28 juillet 2020
Gestion
Vous êtes gestionnaire, avez réduit vos coûts de main-d’œuvre et ne comptez plus vos heures? « Mais comment faire autrement? », dites-vous. Eh bien, il suffit de regarder du côté de la productivité de votre personnel et de votre politique salariale…
Plusieurs commerçant(e)s comme vous mettent l’accent sur la réduction des coûts de main-d’œuvre pour assurer la survie de leur entreprise. Il n’est pas rare de les remarquer faire de 60 à 70 heures de travail par semaine, et ce, au détriment d’une qualité de vie raisonnable.
Le coût de main-d’œuvre est le meilleur indice pour évaluer votre saine gestion des ressources humaines. Son utilisation consiste à comptabiliser vos coûts des salaires et avantages sociaux en les comparant aux ventes enregistrées.
Ainsi, un coût de main-d’œuvre bien géré ne devrait pas varier énormément d’une semaine à l’autre : une croissance des ventes entraînant une augmentation des heures allouées et une baisse des ventes occasionnant moins d’heures de travail (à moins d’être déjà au minimum).
Deux facteurs ont un impact direct sur vos coûts de main-d’œuvre :
S’assurer d’un nombre adéquat d’employé(e)s pour satisfaire la clientèle n’est pas une chose facile et plusieurs facteurs peuvent influencer leur nombre sur le plancher : la motivation au travail, la formation reçue, les compétences, etc.
Si vous pensez ne pas suffire à la demande, peut-être avez-vous besoin d’engager des employé(e)s.
Pour plusieurs commerçant(e)s, la productivité des employé(e)s fait la différence entre des profits ou des pertes pour l’entreprise. La planification des horaires joue donc un rôle primordial pour la productivité et, par conséquent, pour le coût de main-d’œuvre total.
La planification des horaires de travail doit d’abord tenir compte des critères suivants :
Une planification adéquate des horaires de travail a pour conséquence de stabiliser votre taux de productivité. Après plusieurs semaines, ce taux de productivité peut devenir un indice pour votre planification des horaires de travail. Armez-vous de patience!
Le taux de productivité de votre personnel se mesure en divisant vos ventes par le nombre des heures travaillées. En résumé, une productivité X correspond ainsi à Y dollars pour une heure de travail effectuée par un(e) employé(e).
EXEMPLE | PRODUCTIVITÉ | COÛT |
Vous avez vendu pour 2000 $ au cours de la journée et deux employé(s) ont travaillé toute la journée. | 2000 ÷ 2 x 8 heures de travail | 125 $ / heure de travail |
Votre productivité normale est de 150 heures. De combien d’heures de travail auriez-vous donc besoin pour une semaine entière si vous planifiez enregistrer 10 000 dollars de ventes pour la semaine? | 10 000 $ ÷ 150 heures = 67 heures de travail | 150 $ / heure de travail |
Vous avez l’intention d’ajouter un employé le samedi de 9 à 5 heures. Sachant que votre productivité normale est de 175 $, combien de ventes devriez-vous faire de plus pour payer cet employé? | 8 heures ajoutées x 175 $ pour chaque heure de travail | 1400 $ de ventes |
La productivité d’une entreprise varie selon l’affluence de la clientèle. Parfois, les mêmes employé(e)s sont en mesure de servir davantage de client(e)s. Il est courant, par exemple, d’obtenir une plus grande productivité le samedi plutôt que le mardi ou en juin plutôt qu’en janvier. Chaque commerce et chaque secteur d’activité a sa période creuse. C’est normal!
Vous devez donc considérer la productivité comme un indice de gestion, et non comme une norme réelle de rendement.
De plus, considérant la période de formation nécessaire pour obtenir une productivité raisonnable de la part d’un(e) employé(e), l’embauche ne devrait jamais être faite à la dernière minute ni par impulsion. Une planification adéquate stabilise les coûts de main-d’œuvre et prépare le personnel pour les périodes achalandées.
D’ailleurs, la politique salariale joue évidemment un rôle important sur les coûts de main-d’œuvre, mais aussi sur le plan des relations de travail. Rien n’est plus démoralisant pour un(e) employé(e) d’apprendre qu’un(e) collègue de travail est davantage rémunéré(e) sans raison valable, qu’un(e) ami(e) gagne ailleurs deux fois plus pour le même type d’emploi ou même que l’augmentation de salaire offerte n’est pas proportionnelle à la promotion obtenue.
Avant de déterminer votre politique salariale, il est important de considérer les principes suivants :
Bien sûr, chaque employé(e) est rémunéré(e) individuellement. Seulement, le salaire moyen de tout le personnel joue un rôle prépondérant dans le calcul du coût de main-d’œuvre. Tout comme la productivité, la politique salariale doit être soigneusement planifiée de manière à offrir des salaires justes mais qui ne mettront pas en péril l’entreprise.
Il existe plusieurs façons de déterminer votre politique salariale afin de gérer les augmentations de salaires. En voici quelques exemples :
Pour maintenir un coût de main-d’œuvre, selon les normes de votre industrie, vous avez avantage à réviser votre politique salariale une fois par année. En tenant à jour un dossier des augmentations salariales accordées et les raisons qui les ont motivées, vous pourrez mieux évaluer, pour l’année en cours, s’il est préférable d’offrir ou non de nouvelles augmentations.
Est plus facile à comprendre et à administrer | N’a aucune mesure incitative |
Est juste | Ne récompense pas nécessairement les bon(ne)s employé(e)s |
Récompense les bon(ne)s employé(e)s | Est un processus subjectif |
Permet de récompenser directement les employé(e)s pour leurs efforts | Pousse généralement les employé(e)s à s’occuper des bon(ne)s client(e)s au détriment des autres |
Encourage à vendre des produits de qualité supérieure | Pousse parfois les employé(s) à mettre beaucoup de pression sur la clientèle pour conclure des ventes |
Peut décourager les employé(e)s si les objectifs sont irréalistes |
Et vous, quelles sont les politiques salariales dans votre entreprise?