Infolettre du jeudi 21 mai 2020
Bon jeudi matin,
Encore une fois, merci à tous ceux qui nous suivent chaque matin. Pour ceux qui se joignent à nous depuis peu, sachez qu’il est possible de prendre connaissance des infolettres écrites depuis le 13 mars à l’adresse suivante : www.detailformation.com/covid-19-commerce ou de consulter notre billet UN BILAN DES INFOLETTRES publié vendredi dernier.
Nous sommes à une journée d’un souper extérieur entre voisins, mais attention 10 personnes et 3 domiciles au maximum. Dans les faits, ça ne change pas vraiment le décret qui permettait déjà des rassemblements extérieurs, mais avec cette annonce gouvernementale, cela évitera les dénonciations abusives entre voisins et la POLICE BBQ!
Alors la question : avec le beau temps, allez-vous faire un « mini party » chez vous ou vous avez PEUR d’inviter votre beau-frère? Également, les rendez-vous chez votre coiffeur pourront se prendre dès le 1er juin à l’extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal. La question : cher coiffeuse, cher coiffeur, êtes-vous prêt(e) à nous recevoir ou vous avez PEUR d’exercer votre métier en toute sécurité?
LA PEUR
Ce matin, nous désirons vous entretenir d’un sujet : la peur! Selon Wikipedia, la peur est une émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d’un danger ou d’une menace. Qu’une peur prolongée ou répétée peut entraîner un sentiment d’angoisse. Elle peut même devenir chronique, on parle alors d’une situation anxiogène. Cette angoisse peut même augmenter lentement et atteindre un pic… qu’on surnomme crise de panique ou crise d’anxiété. Cette crise se manifeste souvent par des difficultés respiratoires, une hyperventilation. DES SYMPTÔMES QUI S’APPARENTENT à la COVID-19! Ce qui alimente à nouveau la peur, qui à son tour devient angoisse, et ainsi tourne la roue… et de plus en plus vite !!
Pourquoi vous parler de la peur ce matin? Parce qu’on la sent cette peur autour de nous! Elle est plus présente depuis les annonces de déconfinement. Elle se manifeste chez certains employés qui ne veulent pas retourner au travail, par des gestionnaires qui ne veulent pas mettre à risque leurs employés et ne veulent pas ouvrir lundi, par les adolescents à qui on demande soudain de suivre des cours en ligne alors qu’ils n’ont jamais été préparés à ce type d’apprentissage, par les voisins qui appellent la police parce qu’on s’arrête pour parler à un marcheur et que son chien est venu trop près, par des employeurs qui demandent à leurs employés de s’isoler 14 jours avant de venir travailler, etc. Et ce ne sont pas des blagues, depuis nos interventions, ce sont toutes des situations vécues.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE?
Chez Détail Formation, nous ne sommes nullement psychologues. Et nous imaginons que vous non plus. Mais on peut vous dire une chose. Devant l’inconnu, l’anxiété augmente. Chaque employé, chaque gestionnaire vit son anxiété de différentes façons, selon sa propre perception des événements qui l’entourent.
Votre rôle en tant que gestionnaire n’est pas de contrôler cette anxiété chez vos employés. Certains psychologues vous diront même que ça ne se contrôle pas. Votre rôle est plutôt de sympathiser, de le dire haut et fort qu’il est normal d’être anxieux. Communiquer et faire preuve d’empathie sont des qualités essentielles d’un gestionnaire en temps de COVID-19.
Mais il y a une autre qualité qui est essentielle : AVOIR UN PLAN DE MATCH. On vous le dit souvent, c’est VOUS le capitaine du bateau. C’est à vous de prendre la barre. C’est à vous de sécuriser les matelots, pas d’alimenter la peur lorsque la tempête se lève.
Devant le manque d’information, les employés deviennent plus anxieux. Le croiriez-vous qu’à moins d’une semaine du déconfinement à Montréal, nous avons des clients qui n’ont toujours pas communiqué à leurs employés leur plan de match pour des mesures sanitaires?
Une autre preuve, le fils de 16 ans de notre directeur recommence à travailler ce soir, sans nouvelle de son employeur depuis le 15 mars dernier. Il a reçu son horaire accompagné d’aucun mot d’encouragement, aucune nouvelle sur les mesures sanitaires mises en place pour protéger les employés. Rien! Pourtant on parle d’un restaurant McDonald’s! Pourquoi ne l’ont-ils pas fait? PARCE QU’ILS ÉTAIENT OCCUPÉS AVEC LES MASQUES!
LE MASQUE… UN BANAL TISSUS DEVANT SA BOUCHE!
Je ne porterai pas de masque!
Je veux porter un masque!
Il n’est pas question que mes employés portent un masque!
Il n’est pas question que je travaille sans un masque!
Je n’entrerai pas dans un magasin où les employés ne portent pas de masques!
Le fait de porter un masque ne vous donne pas le droit de m’approcher… RECULEZ!
LE MASQUE est devenu le symbole de la peur! Tu es POUR le masque, tu as peur! Si je n’ai pas peur, je suis CONTRE le masque. Devons-nous rappeler qu’un masque est seulement un bout de tissus devant sa bouche?
Il est grand temps de banaliser le masque, pas d’en faire une poupée vaudou. À écouter les conférences de presse de nos gouvernements, on en vient à oublier l’essentiel… VIVRE EN SOCIÉTÉ! Et si pour les prochaines semaines on doit vivre en société dans le GRAND Montréal avec un masque, et bien faisons-le en s’amusant !!
Qu’on le rende populaire le masque, qu’on le ridiculise le masque! Qu’on en fasse un concours! Qu’on en fasse des slogans, qu’on le rende à la mode comme les colliers de fleurs en soie des années ’70 (bien pire qu’un masque à notre avis!) qu’on le porte bleu, jaune, rouge, mauve ou à petits pois, on s’en fout!
Qu’on le porte tout le monde où il est demandé de le porter. POINT FINAL! Qu’on en parle PLUS et QUE NOUS PASSIONS À AUTRE CHOSE… ce n’est pas le fait de porter un masque ou non qui garantira le retour des clients, le paiement des loyers, la motivation des employés.
IL Y A BIEN AUTRE CHOSE À FAIRE!
Il est temps de passer aux choses sérieuses, d’avoir des balises claires. Le MASQUE, c’est réglé!! Maintenant, que faisons-nous avec les autres mesures sanitaires?
Nous recevons beaucoup de demandes de la part de commerçants, de coiffeurs, de photographes, de restaurateurs, de gestionnaires de musée, etc. concernant les mesures sanitaires. Est-il mieux de mettre les vêtements en quarantaine, les passer au steamer, limiter le nombre de clients par mètres carrés, quoi faire avec les salles d’essayage, les salles d’attente, les retours de marchandises, que faisons-nous avec les objets qui ont été touchés par les clients, est-ce la même chose pour des souliers et des raquettes de tennis? Comment essayer un casque de vélo ou des lunettes de soleil de façon sécuritaire?
Autant de questions, mais peu de réponses… qu’est qui est RECOMMANDÉ? Bien sûr qu’on ne veut pas d’obligations additionnelles, mais peut-on avoir des balises claires qui serviront à toutes les entreprises d’un même secteur d’activité?
Nous savons qu’il existe une panoplie de webinaires sur le sujet des mesures sanitaires. Les principes de distanciation, le masque, les cartes de crédit, le plexiglass, les affiches, le lavage des mains, etc. C’est correct d’en parler, mais maintenant cela va de soi et c’est le strict minimum. Peut-on avoir DAVANTAGE?
Devant l’inconnu, la peur s’installe.
Comprenons-nous bien. Nous félicitons la CNESST et l’INSPQ pour leur excellent travail accompli jusqu’à maintenant. Efficace et rapide. Bravo! Mais ce sont des balises générales. Encore une fois, les entreprises ont besoin de nouvelles mesures plus précises, encore plus détaillées, par sous-secteurs s’il le faut! Ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont le temps, l’énergie et la capacité de trouver des solutions.
LE RÔLE DES COMITÉS SECTORIELS DE MAIN-D’ŒUVRE ET DES ASSOCIATIONS SECTORIELLES
Selon Détail Formation, nous appuyons sur le fait que les comités sectoriels et les associations sectorielles sont, à notre avis, les mieux placés pour nous fournir ces balises d’encadrement des travailleurs. Et RAPIDEMENT!
Le rôle de ces institutions est primordial pour faire la promotion de la main-d’œuvre dans leur secteur. C’est excellent de faire de la formation avec l’aide de webinaires. Mais un webinaire sur la fidélisation de la clientèle ne fait pas appel à ce qui est URGENT sur le terrain! Nous avons besoin de recommandations plus précises : comment pouvons-nous retourner les employés au travail en toute sécurité, comment pouvons-nous promouvoir et valoriser le travail auprès des employés avec la peur au ventre, comment réussir à contrer une 2e vague du virus avec des gestionnaires qui ne savent pas quoi faire?
Nous aimerions voir les comités sectoriels et les associations sectorielles faire un message à l’unisson : NOUS SOMMES PRÊTS ET NOUS AVONS DES RECOMMANDATIONS PRÉCISES À VOUS FOURNIR.
Le secteur de l’alimentation s’est rapidement mis en mode covid-19. Les mesures du mois de mai sont beaucoup plus précises que celles de mars. Ne prenons pas DEUX MOIS pour s’ajuster dans les autres sous-secteurs, sinon la 2e vague du virus sera inévitable!
Les gestionnaires n’ont pas besoin de documents additionnels qui répètent ce qui a déjà été écrit dans la trousse de la CNESST. Ils ont besoin de balises précises sur des situations de clients, sur quoi faire ou ne pas faire dans telle situation. Les employés et les gestionnaires vivent ces situations à chaque jour, il suffit de leur demander. On les vit à Sherbrooke, à Chibougamau, à Drummondville! La fiche de vérification qui a été fournie par l’Association sectorielle services automobiles est un bon exemple d’outil pratique. Il en faut pour tous les sous-secteurs. Encore plus précise s’il le faut. RAPIDEMENT.
On nous signale que le Conseil québécois du commerce de détail devrait sortir quelque chose bientôt. Espérons que les directives seront claires et traiteront de mises en situation qui seront utiles pour la prise de décision uniforme pour tous les sous-secteurs.
En terminant sur le sujet, nous ne partageons pas chez Détail Formation ces craintes de la peur! À part quelques exceptions, il n’y a pas eu de foyers d’éclosion du virus dans les pharmacies, quincailleries, épiceries et autres services essentiels. Toutefois, nous sommes empathiques avec certains parents qui hésitent à envoyer travailler leurs enfants dans des conditions où les balises ne sont pas suffisamment définies, dans des endroits où les gestionnaires n’auront pas fait les mesures nécessaires faute d’information précise. Et nos entreprises, particulièrement celles de Montréal, ont besoin d’aide pour sécuriser leurs employés et les parents de ces employés. L’été s’en vient et nous avons besoins des jeunes au travail comme les moins jeunes, pas à la maison, pas sur la PCU, pas sur la PCUE, pas par peur d’aller travailler!
DES OUTILS PRATIQUES
Nous profitons du moment pour vous RAPPELER l’importance que vous consultiez régulièrement les sites de la CNESST et de l’INSPQ. Des mises à jour sont faites régulièrement. Nous rappelons aussi l’existence de notre tableau de ressources qui vous aidera à commander du matériel : masques, affiches plexiglass, etc. Et bien sûr nous effectuons un rappel de notre exemple de guide des mesures sanitaires. Ce guide a été dévoilé la semaine dernière sur notre page Facebook avec plus de 8 300 personnes atteintes! Et sûrement que des dizaines de détaillants s’en sont inspirés pour créer leur propre protocole. N’hésitez pas non plus à vous en inspirer, il est là pour vous! Mais attention, il manque les détails précis de votre sous-secteur! Surveillez vos comités sectoriels de main-d’œuvre et associations sectorielles, nous espérons qu’ils auront entendu nos paroles.
À demain matin!
Pour plus d’informations, consultez notre page web COVID-19 et votre commerce.