Infolettre du vendredi 3 juillet 2020
Bon vendredi matin,
Ces derniers jours, la Prestation Canadienne d’Urgence (PCU) est décriée de toute part pour nuire aux entreprises à reprendre leurs activités régulières. Plusieurs étudiants avec la PCUE et même d’anciens employés avec leur PCU préfèrent rester chez eux. Ce matin, tel que promis dans notre infolettre de mardi 30 juin, notre objectif est de vous donner quelques arguments pour tenter de contrer les effets négatifs de cette mesure gouvernementale et de favoriser le retour au travail de vos employés.
Mais soyons clairs : un employé sur la PCU qui préfère prendre le risque de perdre son emploi ou un étudiant qui désire profiter du système en ayant la PCUE sans chercher un emploi… il n’y a pas grand-chose que nous puissions y faire!
DROIT DE REFUS
Avant de vous décrire nos trois solutions, sachez qu’un employé peut exercer un DROIT DE REFUS de travailler s’il pense avoir des motifs raisonnables de contracter le virus sur les lieux de travail. Il doit d’abord vous faire part de ses craintes, discuter avec vous des solutions possibles, et si à la suite d’un désaccord il désire toujours rester chez lui, un inspecteur de la CNESST viendra dans votre entreprise déterminer si la décision de l’employé est justifiée ou non. Beaucoup d’étapes à faire, qui évidemment protègent vos employés des abus antérieurs des employeurs.
Mais si votre employé ne donne pas signe de vie pour une raison inconnue ou s’il ignore délibérément votre rappel ou s’il utilise son droit de refus pour de mauvaises raisons (du genre l’eau de ma piscine est tellement bonne!), eh bien sachez que vous ne pouvez pas présumer qu’il s’agit d’un départ volontaire et que vous devez entreprendre des mesures disciplinaires telles que prévues à la loi des normes du travail.
Au besoin, nous vous recommandons d’utiliser l’excellent formulaire DROIT DE REFUS DE TRAVAILLER réalisé conjointement par le CQRHT et la firme Vaillancourt Riou pour mieux encadrer votre démarche.
Voici maintenant nos trois (3) solutions pour faciliter le retour au travail de vos employés malgré la PCU.
SOLUTION #1 – L’ARGENT!
« L’argent n’achète pas le bonheur, mais au moins il vous paye tout le reste » – Carol Higgins Clark.
Un des moyens de faire revenir votre employé au travail est de lui donner des heures EN PLUS DE LA PCU OU DE LA PCUE. Nous l’avons spécifié à plusieurs reprises et particulièrement dans notre vidéo de la subvention salariale, il est possible pour votre employé de maintenir sa PCU et de bénéficier d’une rémunération pour moins de 1 000 $/mois.
Avec une PCU de 500 $/semaine et une rémunération de 225 $/environ, cela équivaut à un salaire approximatif de 38 000 $/année ou 20,75 $/heure. Pour faire des cornets de crème glacée, nettoyer de la vaisselle ou faire un sourire dans un bureau d’accueil, c’est tout de même bien payé! Certains de nos clients en profitent même pour offrir un emploi à temps plein avec une prime salariale estivale puisqu’ils peuvent bénéficier de la subvention salariale de 75%.
Bref, notre première solution consiste à démontrer à certains employés qu’ils peuvent faire un coup d’argent cet été !!
SOLUTION #2 – LA PRUDENCE!
« Que faisiez-vous au temps chaud? Dit-elle à cette emprunteuse. Nuit et jour à tout venant je chantais ne vous déplaise. Vous chantiez? J’en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant. » – La Cigale et La fourmi – Jean de Lafontaine
La 2e solution consiste à faire comprendre aux employés qui reçoivent la PCU qu’il serait bon de faire une pause à leur prestation pour la saison estivale, car nul ne peut prédire ce qui arrivera dans les prochains mois. Une 2e vague est toujours possible cet automne et rien n’est certain que les gouvernements seront aussi généreux.
Pour l’instant, il est possible pour les personnes avec une mise à pied temporaire de bénéficier de la PCU pour 24 semaines. Or, pour ceux qui en bénéficient depuis la mi-mars, leurs prestations de PCU se termineront à la fin août. Qu’arrivera-t-il en septembre ou en octobre si on doit se confiner à nouveau? Que restera-t-il des heures assurables pour obtenir l’assurance-emploi?
Or, il est possible actuellement de bénéficier de prestations de la PCU jusqu’au 3 octobre 2020 et certaines de nos sources mentionnent que le gouvernement envisage de prolonger la période d’admissibilité jusqu’à la fin novembre 2020 sans toutefois prolonger le nombre de semaines de prestations.
Ce qui veut dire qu’un employé qui ferait un retour à temps plein cet été pendant qu’un emploi est disponible pourrait à nouveau bénéficier de semaines de PCU non utilisées cet automne, car il pourrait compléter ses 24 semaines de prestations en septembre, octobre ou novembre. Cette information est déjà confirmée d’ici le 3 octobre.
Voici un argument de taille à dire à vos employés qui pourraient revenir travailler à temps plein mais qu’ils ne le font pas, car le soleil est bon sur le bord de la plage! À ces employés, on pourrait leur dire : Si vous chantez maintenant, allez-vous danser ou pleurer cet automne?
EMPLOI SAISONNIER – LA PRUDENCE DOUBLE!
Pour obtenir de l’assurance-emploi au cours des mois froids, un EMPLOYÉ SAISONNIER doit s’assurer d’un minimum d’heures assurables. Or, pour obtenir ces heures, il faut travailler! Pour ceux et celles qui ont débuté la saison en retard, sachez que selon les informations reçues par trois agents de l’Agence de Revenu du Canada et de Service Canada, les heures payées à un employé à la suite d’une embauche rétroactive en lien avec la subvention salariale de 75% pourraient devenir assurables pour l’employé si elles correspondent à la date habituelle de début de travail aux années antérieures de cet employé.
EXEMPLE : Chantal préfère rester sur la PCU tout l’été au lieu d’aller travailler comme guide sur le bateau. De toute façon, en commençant le 4 juillet, selon elle, elle n’aura pas cumulé le nombre d’heures assurables suffisantes pour bénéficier de l’assurance-emploi pendant l’hiver comme les années passées.
LA RÉPONSE DE DÉTAIL FORMATION : Comme le travail débutait les autres années autour du 7 juin, Détail Formation recommande à l’employeur de dire à Chantal de revenir travailler en la réembauchant rétroactivement au 7 juin en lien avec la 4e période d’admissibilité de la subvention salariale. Les heures qui lui seront payées à être restée chez elle en juin seront financées par la subvention salariale à 75% et pourront devenir des heures assurables pour Chantal lors du relevé d’emploi émis quelque part en octobre prochain.
En travaillant à temps plein durant l’été, Chantal s’assure d’un revenu d’assurance-emploi adéquat pour tout l’hiver, et peut-être même d’une prestation possible de PCU en octobre et novembre, selon la décision prochaine du gouvernement fédéral de prolonger la période d’admissibilité de la PCU!
SOLUTION #3 – LA LOYAUTÉ ENVERS SES COLLÈGUES!
« Travaille de manière à ce que ton labeur profite aussi aux autres. C’est la meilleure récompense que tu puisses avoir » – Dona Maurice Zannou
Le 3e argument en est un de taille, mais dépend grandement de votre culture d’entreprise et de la qualité de votre communication que vous aviez réalisée depuis mars dernier. Pour un employé moindrement empathique, rester chez soi lorsque des collègues se tuent à l’ouvrage n’est sûrement pas un bon moyen de développer sa fierté.
Une façon de faire revenir son employé au travail est de lui faire part que ses collègues auraient bien besoin d’une pause, de prendre des vacances, de son aide, bref que son retour serait vraiment bénéfique pour tous.
En donnant un discours que ses heures de travail qui lui seront fournies NE SONT PAS pour l’entreprise, ni pour les clients, ni même pour vous ou pour lui, mais plutôt qu’elles serviront la cause de ses collègues, si c’est une personne qui possède un tant soit peu un sentiment d’appartenance envers ses camarades de travail, il se peut qu’elle vous écoute. Si vous décidez d’utiliser cette stratégie, impliquez vos employés… ça ne fera que renforcer votre message : nous avons tous besoin de toi!
EMBAUCHE DE NOUVEAUX EMPLOYÉS
Il y a plein de bonnes raisons d’occuper un nouvel emploi. L’atteinte de nouvelles compétences, avoir un emploi plus proche de la maison, obtenir de meilleures conditions ou travailler dans une entreprise reconnue en sont des exemples. Néanmoins, en accentuant sur un, deux ou les trois arguments précédents, vous aurez encore plus de chances d’intéresser des candidats potentiels à travailler chez vous plutôt qu’ailleurs. Faites-le avec humour ou avec sincérité mais SVP, ne baissez pas les bras devant la PCU!
UNE FIN DE SEMAINE TOURISTIQUE
Chaque vendredi, nous terminons la semaine avec un contenu plus léger. En fin de semaine, ce sera une température intéresssante. Nous vous demandons un effort pour encourager une entreprise touristique, qu’elle soit de votre région ou d’ailleurs.
Ces entreprises touristiques ne l’auront pas facile cette année avec l’absence de touristes étrangers. C’est à nous, québécois, d’être solidaires de nos petites entreprises et de faire notre part pour qu’ils puissent retrouver le sourire.
Que ce soit pour des glissades d’eau, une galerie d’art, un musée, une crème glacée, un cours de voile, une boutique souvenir ou un tour guidé, VIVEZ VOTRE VILLE DIFFÉREMMENT, avec les yeux d’un touriste et vous découvrirez sûrement des choses inédites.
Bonne fin de semaine et à mardi!
Pour plus d’informations, consultez notre page web COVID-19 et votre commerce.