Retour au blogue

Bilan de l’emploi au Québec

22 février 2022

Gestion

Un excellent rapport de l’Institut du Québec est sorti la semaine dernière sur le bilan de l’emploi au Québec en 2021. Il n’y aura pas de surprise à dire que la pénurie de la main-d’œuvre a ses effets dans tout le Québec, pour toutes les régions, et pratiquement pour tous les secteurs d’activité de notre économie.

Cette semaine, nous vous présentons une brève analyse du rapport et nos recommandations qui l’accompagnent spécifiquement pour le commerce de proximité. Si vous le désirez, vous pouvez aussi consulter l’ensemble du bilan 2021 de l’emploi au Québec en CLIQUANT ICI.

ANALYSE ET RECOMMANDATIONS

  • Avec un certain étonnement, la vigueur de la reprise est déjà assez forte puisque le marché de l’emploi a rebondi rapidement : le Québec comptait 34 100 emplois de plus en décembre 2021 qu’en décembre 2019. On peut penser qu’avec la fin de la 5e vague, les données du printemps seront encore plus positives.
  • Le premier et sûrement le plus grand défi pour les entreprises est la continuité du VIEILLISSEMENT de la population. Le commerce de proximité qui embauche beaucoup de jeunes travailleurs verra son bassin de candidats se rétrécir encore davantage.
  • Des alternatives doivent être trouvées dans les magasins à plus grande surface, mais de plus en plus aussi dans les petits magasins, et même pour la restauration. Les participants qui ont assisté à notre atelier du 25 janvier dernier sur les NOUVELLES TENDANCES DANS LE COMMERCE DE PROXIMITÉ ont pu constater les initiatives de magasins autonomes, caisses et paniers intelligents, robotisation de prise d’inventaire ou carrément des robots pour remplacer des cuisiniers lors de tâches répétitives. Pour répondre à cette pénurie de la main-d’œuvre, l’automatisation est vue comme une bouée de sauvetage.
  • Une chose est sûre, certains entrepreneurs doivent revoir leur modèle d’affaires et leur organisation du travail, car les problèmes de main-d’œuvre vont se poursuivre encore plusieurs années. Avec le peu d’employés disponibles, les gestionnaires se voient dans l’obligation de baisser IMMÉDIATEMENT leurs critères d’embauche et de MIEUX PAYER leurs employés.
  • Pour maintenir leur compétitivité, les commerces n’auront pas le choix : il faudra former davantage les nouveaux employés pour les rendre performants plus rapidement. Une intégration réussie et une bonne structure de formation continue en entreprise doivent être perçues comme des solutions pour se sortir de ce guêpier.
  • Le télétravail est là pour durer. Avec la possibilité accrue de travailler de la maison ou en mode hybride, les emplois qui ne permettent pas cette flexibilité pourraient devenir beaucoup moins populaires auprès des travailleurs. Là encore, c’est un défi qui semble incommensurable pour le secteur du commerce de proximité, de la restauration ou de l’hébergement. Les programmes ambassadeurs implantés par Détail Formation qui octroient quelques heures à certains employés pour faire du travail à la maison est une belle occasion d’offrir cette flexibilité.
  • Le bilan 2021 fait mention que certains groupes de travailleurs, notamment les personnes de 55 ans et plus, ne sont pas entièrement retournés au travail à la suite de la pandémie. Le rapport ne donne pas davantage d’explications, mais s’il s’agit pour eux d’une pré-retraite anticipée, on peut espérer que plusieurs de ces candidats expérimentés pourraient vouloir un emploi à temps partiel.
  • Le commerce de proximité peut devenir un secteur très intéressant pour ce type de clientèle si l’on se donne la peine de leur offrir des conditions avantageuses. Donner un emploi à Chantal, 55 ans, pour travailler à titre de fleuriste, Paul, 60 ans, dans le rayon de la peinture ou Gilberte, 64 ans, à titre d’aide-pâtissière dans une chocolaterie, pourraient bien devenir une main-d’œuvre bénéfique pour le commerce de proximité.
  • Ce n’est pas nouveau direz-vous? Eh bien OUI! Les jeunes employés formés à l’école se tournent de plus en plus vers des secteurs mieux rémunérés (le commerce de proximité n’en fait pas parti). Les travailleurs plus âgés risquent bientôt de devenir la seule alternative pour obtenir des employés qualifiés.
  • Tous les défis du marché de l’emploi pourraient bénéficier aux employés en se traduisant à court terme par une hausse plus importante de leurs salaires. Mais cette hausse des salaires, et beaucoup d’autres facteurs, créent une pression sur les prix de vente car les entreprises n’auront d’autres choix que de refiler la facture aux clients. Cette inflation baissera le pouvoir d’achat des employés à faibles revenus, qui chercheront à leur tour, des emplois dans des secteurs plus payants que le commerce de proximité. C’est une roue qui devra s’arrêter quelque part!
  • Enfin, on peut penser que plusieurs commerces de proximité ne seront plus en mesure de tirer leur épingle du jeu dans ce marché où l’on devra surveiller constamment ses marges brutes. Ceux qui n’ont pas une comptabilité agile ou qui savent difficilement comment évaluer leur marge de manœuvre financière (calcul des principaux ratios, mises en place d’un tableau de bord ou création d’outils de contrôle, etc.) risquent d’avoir bien de la difficulté à maintenir à la fois leurs ventes et leurs profits.
  • Bref, même si notre infolettre de la semaine dernière était très optimiste avec la fin prochaine des mesures sanitaires, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas du pain sur la planche.

Bonne semaine !

L’équipe de Détail Formation