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Cartes de crédit et uniformes !

16 avril 2024

Ressources Humaines

Vente et service à la clientèle

Seriez-vous prêt à offrir un rabais à votre client s’il payait comptant ?

Un article paru dans La Presse+ de jeudi dernier nous a inspiré à écrire cette infolettre. Vous pouvez lire l’article original en CLIQUANT ICI

Nous le savons, c’est avantageux pour un consommateur de payer par carte de crédit. On ne traine plus d’argent dans nos poches, on peut reporter le paiement à plus tard, et en plus, on cumule des points ou des avantages avec une carte de crédit PRIVILÈGE.

Les programmes de fidélisation par carte de crédit sont innombrables : Aéroplan, Air Miles, Desjardins, etc., il y a en a maintenant pour tous les goûts. De celui qui désire recevoir une ristourne dans son compte bancaire à celui qui veut payer un voyage à Walt Disney pour ses enfants, les émetteurs de cartes de crédit ont plusieurs tours dans leur sac pour attirer les consommateurs. Le magazine Protégez-vous a d’ailleurs établit un classement des meilleures cartes de crédit en septembre dernier.

Or, avec les mesures sanitaires imposées pendant la pandémie, les achats par carte de crédit ont augmenté de 20% et n’ont jamais ralenti. Même l’épicerie est payée maintenant à crédit ! Si bien que selon la Financière Fairstone, le montant moyen d’endettement par carte de crédit s’élève à 4265$ chez les Canadiens.

Est-ce une bonne chose pour le commerce de proximité ?

REFILER CES FRAIS AUX CONSOMMATEURS ?

Si certains commerces y voient un avantage à ces paiements par carte de crédit : réduction des erreurs monétaires du personnel, réduction des commandes de monnaie à la banque, réduction du temps requis pour fermer la caisse en fin de journée, etc., d’autres gestionnaires regardent de très près leurs états financiers et s’aperçoivent que leurs frais bancaires ont explosé depuis les dernières années. Si on ajoute ces frais à l’augmentation des coûts des achats, on en vient donc à réduire considérablement son profit net.

Il semble impensable d’interdire complètement les cartes de crédit pour son commerce, au risque de perdre des ventes. Toutefois, avec les taux d’interchange que les commerçants doivent payer, il faut se poser la question suivante : Serait-ce possible de refiler ces frais aux consommateurs ?

Malheureusement de manière directe, la réponse est NON.

La Loi sur la protection du consommateur qui sévit au Québec INTERDIT tout commerçant de charger un montant supplémentaire au consommateur qui utilise sa carte de crédit pour payer.

Or, ce que plusieurs commerçants ne savent pas, c’est que ce n’est pas illégal de donner un rabais pour inciter un consommateur à payer comptant ou par carte de débit. C’est une nuance importante. Sylvie De Bellefeuille, avocate et directrice des services juridiques à Option consommateurs, le confirme. Vous pouvez, si vous le désirez, donner un rabais à un consommateur qui paie autrement que par carte de crédit.

LA STRATÉGIE À ADOPTER

Chaque commerce est libre de choisir sa stratégie de tarification. Il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu qu’il ne serait pas opportun pour nous de vous dire si le statu quo est préférable ou si vous devriez enlever complètement les cartes de crédit comme modes de paiement dans votre commerce ou encore si vous devriez donner un rabais de 2% à ceux qui paient comptant ou par carte de débit comme l’a fait le propriétaire de la brasserie Saint-Bock à Montréal.

Le plus important est surtout de se poser les trois questions suivantes à titre de CONSOMMATEUR :

  • Seriez-vous prêts comme client à sacrifier les avantages de la carte de crédit pour bénéficier d’un rabais autour de 2% de votre facture ?
  • Si votre réponse est OUI, est-ce un incitatif suffisant pour vous inciter à encourager davantage ce commerce ou cela ne devrait pas changer vos habitudes de fréquentation ?
  • Si votre réponse est NON, mais que vous décidez de payer par carte de crédit malgré tout, est-ce que cela devient un élément de frustration de savoir que vous paierez 2% supplémentaires que ceux qui paient comptant ou par carte de crédit et est-ce que cela risque de modifier vos habitudes de fréquentation de l’établissement?

Nous sommes sur un territoire encore inconnu. Comme les réactions des clients sont actuellement imprévisibles (on n’a jamais fait face à autant de clients difficiles !), si vous désirez mettre en place une stratégie pour inciter vos clients à payer autrement que par carte de crédit, assurez-vous de bien communiquer vos raisons.

Si vous avez le goût de nous partager votre avis à ce sujet, n’hésitez pas à communiquer avec nous à info@detailformation.com .

REMISE DES UNIFORMES OU DU MATÉRIEL AU DÉPART DE L’EMPLOYÉ

À la suite de notre infolettre du 19 mars dernier intitulée Le congédiement d’un employé… un mal nécessaire, nous avons reçu plusieurs commentaires. Nous croyons qu’une question qui est revenue à deux reprises méritait un suivi pour assurer une bonne compréhension de tous.

Question posée par deux abonnés de notre infolettre: Puis-je déduire de la paie de mon employé un montant pour le matériel ou l’uniforme que l’employé congédié nous doit ?

NOTRE RÉPONSE : Vous NE pouvez JAMAIS exiger une somme d’argent d’un employé pour l’achat, l’usage ou l’entretien d’un vêtement particulier qui aurait l’effet que votre employé recevrait moins que le salaire minimum.

De plus, vous NE pouvez PAS exiger d’un employé qu’il paie pour un vêtement particulier qui l’identifie comme étant un salarié de votre entreprise. Donc, si votre polo est identifié avec le logo de votre entreprise, vous NE pouvez PAS le facturer. Point final.

Et vous NE pourriez PAS non plus exiger l’achat de vêtements ou d’accessoires ou même son entretien, si vous vendez ce vêtement ou cet accessoire auprès de votre clientèle. Donc les T-Shirts que vous exigez que le personnel porte au travail, s’ils sont vendus à votre clientèle, ils doivent être gratuits pour les employés.

Pour tout le reste, il est possible de facturer son employé pour des vêtements si les coûts de départ et de remplacement en cas de bris ont été identifiés dans un document écrit lors de l’embauche et que l’employé a lui-même consenti.

Cependant, pour faire une RETENUE SUR LE SALAIRE, vous devez avoir l’AUTORISATION ÉCRITE de votre employé. Cette autorisation doit préciser :

  • la raison de la retenue
  • le montant concerné
  • la durée et la fréquence de la retenue
  • toute autre information nécessaire

Si vous n’aviez pas l’autorisation de l’employé congédié et que vous ne l’avez toujours pas, VOUS NE POUVEZ PAS RETENIR DE SALAIRE POUR VOUS PAYER UNE INDEMNITÉ !

Donc, assurez-vous d’inclure une clause dans votre manuel d’accueil des nouveaux employés qui stipule que lors du départ, l’employé doit remettre son uniforme et/ou le matériel en bon état. Dans le cas contraire, l’employeur se réserverait le droit de prélever un montant ($) à titre d’indemnité directement sur la dernière paie de l’employé (sous réserves des clauses précédentes). De plus, assurez-vous de garder dans vos classeurs une copie SIGNÉE de l’employé.

Bon printemps !

L’équipe Détail Formation