Combien vous coûte la Covid-19?

Infolettre du mardi 21 juillet 2020

Bon mardi matin,

C’est déjà la 20e semaine que nous sommes avec vous pour vous soutenir du mieux possible. Nous espérons que nos différents sujets d’infolettres vous sont utiles. Merci à tous ceux qui nous envoient leurs suggestions de chroniques. Vos besoins deviennent les nôtres!


CAMPAGNE C’EST COOL UN MASQUE!
À la suite de notre infolettre de vendredi dernier, pour ceux qui désirent se joindre à nous pour la campagne publicitaire C’est cool un masque qui débutera le lundi 27 juillet, vous pouvez demander notre plan de partenariat en vous adressant directement à notre directeur Daniel Tanguay à dtanguay@detailformation.com. Vous avez jusqu’au jeudi 23 juillet 17 heures pour manifester votre intérêt. Et comme l’a dit hier la vice-première ministre Geneviève Guilbeault,
« Habituez-vous au port du masque parce que je pense que c’est pour un bon bout de temps! »


LA SUBVENTION SALARIALE D’URGENCE
Nous avons reçu un grand nombre de courriels en fin de semaine à la suite de l’annonce de vendredi du ministre des Finances, Bill Morneau, de prolonger la subvention salariale jusqu’en décembre prochain. Dans ces propositions de changements, il est envisagé d’assouplir également la règle des 30% de baisse de revenus, de permettre une allocation additionnelle pour ceux qui ont 50% et plus de baisse de revenus et de revoir certains critères techniques.

Sachez que nous vous reviendrons avec tous les détails lorsque les changements proposés seront votés à la Chambre des communes et lorsque nous aurons plus de précisions sur les différentes modalités. Vous le savez, le diable est dans les détails!

Ce qui est intéressant à savoir pour maintenant est que ces nouvelles mesures seront rétroactives pour la 5e période d’admissibilité qui s’étend du 5 juillet au 1er août. Pour les quatre périodes antérieures, soit du 15 mars au 4 juillet, ce sont les règles actuelles qui demeurent en vigueur. Donc, assurez-vous d’aller chercher votre maximum de la subvention salariale en consultant encore une fois notre vidéo explicative au besoin. Sachez que votre demande pour obtenir la SSUC ÉLARGIE spécifiquement pour la 5e période d’admissibilité ne pourra se faire que dans la semaine du 3 août. D’ici là, nous aurons amplement le temps de bien connaître les détails et de vous les expliquer correctement.


LES FRAIS DE LA COVID-19
Ce matin, on se penche sur la question des coûts de la pandémie. S’il était assez facile de connaître l’impact financier pendant le confinement, maintenant que la plupart des commerces sont ouverts, comment peut-on calculer les coûts relatifs à la pandémie?

C’était une excellente question posée par une de nos lectrices la semaine dernière. Il aurait été facile de lui répondre que la baisse de ventes par rapport à l’année dernière est une bonne estimation. Mais nous savons que c’est beaucoup plus que cela.

Qu’en est-il des frais de plexiglass, des frais de livraison que vous n’aviez pas auparavant, des frais de personnel liés aux mesures sanitaires, de l’impact de la baisse des heures d’affaires ou même du nombre limité de clients qui entrent dans votre magasin? C’est à ces sous-questions que nous tenterons de répondre en vous présentant notre analyse des coûts liés à la pandémie.

Les frais directs
D’abord, il faut prendre en compte les frais qui sont faciles à calculer puisque ce sont généralement des frais pour lesquels il y a eu une sortie de fonds :

  • Les frais de masque pour les clients sont des coûts importants. C’est pourquoi nous recommandons à tous les commerces de proximité de facturer 2 $ pour un masque jetable qui est remis à un client qui a oublié le sien. Évidemment, plusieurs commerces le donnent actuellement, mais sachez qu’après plusieurs mois, cela pourrait devenir des frais exorbitants.
  • Les frais d’achats de fournitures comme le désinfectant, les gants, les essuie-tout, les chiffons, les visières pour les employés, le ruban adhésif pour les X au sol, etc.
  • Les frais d’achats de matériel et d’installation comme les plexiglass, les affiches, les plastiques, le lavabo portatif, la machine à vapeur, les nouvelles installations dans la cabine d’essayage, les serpentins pour la file d’attente, etc.
  • Les frais de livraison assumés par l’organisation
  • Les frais de déplacement extraordinaires
  • Les frais d’organisation des employés en télétravail (ex. : réseau, équipements, fournitures, etc.)
  • Les frais d’intérêts sur un emprunt ou marge de crédit
  • Les frais de sécurité si vous faites appel à des sous-traitants
  • Autres frais liés à la Covid-19 (ex. : repas, gratuités, dons, etc.)


Les heures directes
Ces frais prennent en compte les heures qui ont été attribuées à une tâche temporaire bien précise. Nous NE recommandons PAS de calculer ces heures pour des tâches qui peuvent être réalisées par des employés dans le cours normal de leur travail, mais davantage lorsqu’elles ont été planifiées en surplus :

  • Des heures allouées pour le nettoyage de fond en comble d’une pièce ou du magasin à cause de cas de virus
  • Des heures de réunions attribuables aux mesures sanitaires
  • Des heures de formation en mesures sanitaires
  • Des heures de préparation liées à la Covid-19 (ex. : rédaction d’affiches pour les clients ou employés, temps alloué pour faire des commandes de fournitures, temps de présence avec un fournisseur pour vérifier les installations, etc.)
  • Des heures pour un employé additionnel qui gère la file d’attente
  • Des heures pour faire des achats de matériel sanitaire
  • Autres heures

Le calcul est simple : il vous suffit de faire le Total des heures allouées X Votre salaire moyen ou de calculer tous les frais payés à chaque employé.


Les primes salariales
Il s’agit ici d’additionner tous les montants alloués en primes à vos employés dans le cadre de la pandémie. Actuellement, pour certaines organisations, il s’agit de montants substantiels, nous en convenons. Toutefois, nous en profitons pour dénoncer le retrait de cette prime chez certaines entreprises pendant que la pandémie est encore au cœur de l’actualité, au moment où la gestion des clients et du port du masque obligatoire seront encore plus difficiles au cours des prochaines semaines. Ce serait bien de faire preuve de plus de compassion envers ces employés de première ligne et de conserver la prime jusqu’à la fin août!

Le calcul est simple : La prime horaire X Nombre d’heures depuis la pandémie = SOMME DES PRIMES VERSÉES $$$

Limitation du nombre de clients et nettoyage constant
Plus difficile à évaluer, il est quand même possible d’estimer une perte des ventes liée au nombre restreint de clients ou les coûts financiers approximatifs d’avoir des tâches additionnelles liées aux mesures sanitaires. Moins de clients dans le magasin, donc moins de clients par employé. Plus de tâches de nettoyage pour chaque employé, donc moins de temps disponible pour accomplir leur préparation, leur mise en marché ou leurs autres tâches opérationnelles. Tous sont d’accord pour dire que ces deux éléments ont un impact direct sur la PRODUCTIVITÉ DES EMPLOYÉS.

Malheureusement, peu d’entreprises calculent la productivité de leurs employés. Pour ceux qui ont besoin d’un rappel de notre infolettre du 25 mai sur l’importance de mettre en place un tableau de bord pendant la Covid-19, nous expliquons encore une fois que la productivité des employés peut s’obtenir par un calcul assez simple : Les ventes de la semaine DIVISÉ PAR les Heures totales travaillées de la semaine. Si cela vous donne une valeur, disons par exemple 100 $, cela signifie que pour chaque heure travaillée d’un employé, vous obtenez 100 $ en ventes.

Pour calculer le coût de la limitation du nombre de clients et des mesures sanitaires, il est donc possible de comparer la productivité AVANT et PENDANT la Covid-19.

Prenons l’exemple où votre productivité actuelle est de 80 $ alors qu’elle était avant la Covid-19 de 100 $. La différence est donc de 20 $, ce qui signifie que pour chaque heure de travail, vous faites 20 $ de ventes en moins pour chaque employé. Combien de ventes auriez-vous fait s’il n’y avait pas eu la Covid-19? En calculant votre nombre d’heures de travail durant la semaine et le multipliant par la différence de productivité, cela vous donne une bonne estimation de pertes de ventes.

Exemple : 150 heures de travail x 20 $ de différence de productivité = 3 000 $.

Donc, il est possible de croire que si vous n’aviez pas eu à limiter le nombre de clients ou si vos employés avaient eu les mêmes tâches sans avoir à faire toutes ces mesures sanitaires, vous auriez été aussi productifs qu’auparavant, donc vous auriez fait autour de 3 000 $ de ventes en surplus.

Pour estimer votre coût : maintenant prenons l’hypothèse que votre salaire moyen est de 15$/heure et que vous avez eu des ventes de 12 000 $ pour votre semaine. En temps normal, avec une productivité de 100 $, vous auriez eu besoin de 120 heures (12 000 $ DIVISÉ par la productivité de 100 $ = 120 heures). Comme vous avez eu besoin de 150 heures de travail, votre coût réel est : 30 heures x 15 $/heure = 450 $.

Donc, il vous en coûte approximativement 450 $/semaine pour le nettoyage et la limitation du nombre de clients.


Limitation des heures d’affaires 
Encore une fois, il est difficile de faire un calcul précis. Il est rare que l’on réduise des heures d’affaires qui soient rentables. Souvent ce sont celles où l’impact semble le moins contraignant, sinon pourquoi limiter ses heures d’affaires?

Mais prenons l’hypothèse où votre productivité actuelle de 80 $ aurait été maintenue même pendant ces heures. Si vous calculez le nombre d’heures des employés qui auraient été nécessaires habituellement pour servir ces clients pendant ces heures d’affaires absentes et en le multipliant par votre productivité actuelle, alors vous obtenez une bonne estimation de votre perte de ventes.

Exemple : 18 heures d’affaires coupées x 3 employés qui travaillent pendant ces heures x productivité actuelle de 80 $ = 4 320 $ en estimation de perte de ventes. Évidemment, rien ne garantit que vous ayez effectivement perdu ces ventes ou que vous les ayez récupérées à d’autres moments de la semaine. D’où l’importance de faire attention avant de réduire ses heures d’affaires. Vous pouvez consulter au besoin notre infolettre du 5 juin intitulée Comment fixer ses heures d’affaires.


VOTRE POLICE D’ASSURANCE COMMERCIALE
Malheureusement, la plupart des polices d’assurance commerciale n’offrent pas d’indemnités pour les interruptions d’activité. Pour les entreprises qui ont contracté une clause spécifique à leur contrat d’assurance spécifiant la possibilité de réclamations pour interruption des affaires, elles doivent aussi s’assurer qu’un événement comme une pandémie ou une force majeure n’a pas été spécifiquement exclue de la couverture d’assurance.

Rappelez-vous qu’en cas de doute, si vous aviez payé pour une couverture additionnelle pour interruption des affaires, la cour favorisera souvent la couverture d’assurance plutôt que son exclusion.

Alors, prenez bien connaissance de votre police d’assurance commerciale au cas où! Et même si vous n’êtes pas assuré, au moins, vous aurez su comment calculer l’impact de la pandémie sur vos opérations courantes.


AUGMENTER OU NON SES PRIX DE VENTE
Bien malin celui qui peut répondre facilement à cette question. Cela dépend de tellement de facteurs. Vous connaissez mieux que quiconque l’impact de cette augmentation du prix de vente sur la réaction de vos clients et sur vos ventes. Le seul conseil que nous pouvons vous donner est celui-ci : profiter d’une situation pour augmenter indûment ses prix de vente n’a jamais été une solution gagnante et faire des ventes sans générer de profits, vous ne resterez pas longtemps en affaires.

Au plaisir de vous retrouver vendredi!

Pour plus d’informations, consultez notre page web COVID-19 et votre commerce.