Nouveau fonds pour les restaurants et 7 idées audacieuses pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre!

Infolettre du mardi 18 mai 2021

Détail Formation vous accompagne les mardis de chaque semaine en vous informant de certaines mesures gouvernementales et en vous procurant à l’occasion certains conseils qui pourraient vous être utiles.

Ne manquez pas la conférence de presse à 17 h aujourd’hui pour savoir quel sera le plan de déconfinement du gouvernement Legault! Déjà que nous savons que nous aurons tous plaisir à nous retrouver sur une terrasse le 28 mai prochain!

UN NOUVEAU FONDS POUR LES BARS ET RESTAURANTS DE MONTRÉAL

Tous les restaurants et les bars de Montréal situés dans le quadrilatère suivant :

  • NORD : Van Horne / Rosemont
  • SUD : Fleuve St-Laurent
  • OUEST : Autoroute Decarie / Boul. Gaétan Laberge
  • EST : Rue d’Iberville

…peuvent bénéficier d’un nouveau fonds appelé le FONDS DE RELANCE DES BARS ET DES RESTAURANTS DU CENTRE-VILLE. Si vous êtes un établissement admissible, ce fonds vous permet, entre autre, de bénéficier d’un remboursement de 90% jusqu’à concurrence de 25 000 $ pour un projet d’aménagement ou un projet de communication / marketing, et jusqu’à 50 000 $ si vous possédez plusieurs établissements.

C’est l’occasion rêvée de faire une terrasse du tonnerre à moindres coûts, de faire une modification à votre aménagement intérieur/extérieur ou de réaliser un plan marketing créatif pour attirer les Montréalais à vous fréquenter cet été ou l’automne prochain.

Le fonds est doté d’une enveloppe budgétaire de 4 millions, mais faites vite, les demandes seront nombreuses au cours des prochaines semaines. Vous pouvez prendre connaissance de toutes les modalités gérées par PME MTL en cliquant ici. Sachez que Détail Formation est déjà en pourparlers avec certains restaurateurs et bars pour les aider pour leur stratégie marketing. Si vous êtes intéressé à faire appel à nos services, merci de communiquer avec notre collègue Myriam à info@detailformation.com. Encore une fois, premiers arrivés, premiers servis.

NOTE : Si votre établissement est situé EN DEHORS de la zone décrite plus haut et vous auriez été intéressé par ce fonds, nous vous recommandons néanmoins de communiquer avec votre pôle de PME MTL pour leur faire part de vos attentes. C’est en exprimant clairement vos besoins que des fonds pourraient être élargis à d’autres territoires ! Qui ne demande rien, n’obtient rien!

PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE POUR LE COMMERCE DE PROXIMITÉ

La difficulté de recruter du personnel est sur toutes les lèvres, et avec raison. Le développement et la survie de nos commerces de proximité est en jeu. Tous les médias en ont fait leur manchette depuis deux semaines. Toutefois, nous n’aimons vraiment pas le ton de certains propriétaires ou intervenants blâmant les jeunes et moins jeunes qui ne veulent pas travailler. Même si on peut être en accord avec certains de leurs propos, ce n’est pas LA RAISON qui explique le phénomène de rareté de la main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité de l’économie.

Devons-nous rappeler que structurellement parlant, il y a MOINS de travailleurs de 15 à 64 ans au Québec. Regardez la figure suivante qui montre une pyramide inversée dont le nombre de personnes de 30 ans et moins rétrécit comme peau de chagrin. Le problème est beaucoup plus large et ne sera pas réglé avant plusieurs années, même avec une hausse de l’immigration! Aussi bien s‘y faire!

Figure – Pyramide des âges au Québec, Statistiques Canada, 2020

Et pour ceux qui croient encore que le phénomène est dû à la pandémie avec la PCU, PCUE, PCRE, etc. alors détrompez-vous, car déjà dans le milieu des années 2000 on parlait de cette pénurie de main-d’œuvre comme une bombe à retardement telle que le rapporte la manchette suivante de 2008!

7 IDÉES AUDACIEUSES POUR LA JEUNE MAIN-D’OEUVRE

On ne règlera pas le problème de pénurie de main-d’œuvre en une seule infolettre, mais il est temps d’agir MAINTENANT. Il est temps que chaque organisme de développement économique, que chaque municipalité, que chaque propriétaire de commerce, joue un rôle plus important pour renverser la vapeur. La stratégie gouvernementale qui incite les travailleurs à se « recycler » vers d’autres secteurs d’activité plus rémunérateur nuit carrément au commerce de proximité.

Voici donc 7 IDÉES AUDACIEUSES pour placer les balises à une STRATÉGIE NATIONALE pour mieux rendre accessible les emplois dans le commerce de proximité. On se doit d’être créatif pour intéresser des personnes à travailler dans nos commerces et on vous le dit tout de suite, nos idées ne feront pas l’unanimité et pourraient même vous choquer!

  1. PROMOTION DU COMMERCE COMME UN SECTEUR FORMATEUR. Il faut commencer d’abord par un changement de mentalité. Positionnez le secteur du commerce comme un des secteurs les plus FORMATEURS pour tout employé qui désire développer des compétences transversales (gestion du stress, travail d’équipe, service à la clientèle, vente, sens de l’organisation, gestion des priorités, etc.). Terminée l’idée de faire la promotion d’une carrière dans le commerce de détail.

    Tant mieux si certains employés adorent ce métier et y restent toute leur vie. Ce sera aux gestionnaires de mettre en place les conditions gagnantes. Mais ne faisons plus l’autruche : il n’y a plus beaucoup de jeunes qui se lèvent la nuit pour espérer faire une carrière comme gérant dans un magasin… après avoir passé de 13 à 17 ans sur les bancs d’école!

    Positionnons plutôt le commerce de proximité comme le MEILLEUR TREMPLIN pour aspirer à une meilleure carrière d’ingénieur, d’architecte, d’artiste, de comptables ou autres. Positionnons le commerce comme le meilleur endroit pour apprendre à devenir entrepreneur de sa propre entreprise. Positionnons le commerce comme le meilleur secteur d’activité pour apprendre à travailler dans un contexte rapide et efficace. Si tous les travailleurs du Québec avaient travaillé au moins une année dans le commerce de proximité, nous aurions globalement un meilleur service à la clientèle et une meilleure efficacité dans toutes nos organisations québécoises!


     
  2. AUCUNE EXPÉRIENCE. Nous proposons l’abandon complet de toutes les exigences concernant l’expérience. Un an d’expérience pour devenir caissier? Pourquoi faire? Deux ans d’expérience pour devenir un vendeur? Ben voyons donc! Si ce candidat avait seulement 3 mois d’expérience, mais une belle attitude, l’embaucheriez-vous quand même?

    Toutes les fiches de description de poste que nous retrouvons dans nos entreprises (et même de certains comités sectoriels!), ont été créées comme si la main-d’œuvre était abondante. Ce n’est plus le cas. Réduisez vos critères d’embauche. Misez plutôt sur L’ATTITUDE, L’INEXPÉRIENCE et la FORMATION INTERNE.

    N’oubliez pas qu’il existe plein d’immigrants, de personnes provenant des minorités visibles et de personnes avec handicap qui demandent qu’on leur donne une première chance. Dans le commerce, le sourire d’un employé et l’empathie font « vendre » davantage que l’expérience!


     
  3. SALAIRE À POURBOIRES. Le salaire minimum est bon pour les moins de 18 ans et même encore… Si l’on veut intéresser des jeunes à ne pas décrocher de l’école et à travailler dans le commerce de proximité pendant leurs études, assurons-nous qu’ils travaillent moins, mais que leur emploi soit plus payant. Un jeune qui fréquente le cégep ou l’université devrait avoir un salaire minimum de 16$-18$/heure. Calculez vos frais d’embauche ou de formation, calculez vos pertes de vente pour cause de roulement de personnel ou de réduction des heures d’ouverture et vous verrez que les dollars additionnels seront rentables.

    Permettons les pourboires dans tous les commerces. Pourquoi laisserions-nous 15% de pourboires pour une serveuse, 3$ pour un employé au comptoir pour emporter et que nous ne pourrions pas laisser de pourboire pour une vendeuse qui a fait un excellent travail ? Comme clients et propriétaires, nous pouvons changer cela. Bien sûr que les marges brutes seront affectées, bien sûr qu’il y aura de la paperasse à gérer, mais il est temps de réaliser que sans des employés bien payés dans le commerce, vous ne pourrez plus servir adéquatement vos clients!


     
  4. CONDITIONS DE TRAVAIL INTÉRESSANTES. Les jeunes de 30 ans et moins accordent beaucoup d’importance à la qualité de vie. Travailler dans un milieu qui les oblige à travailler toutes les fins de semaine par prétexte que l’achalandage est plus important du jeudi au dimanche en décourage plusieurs de postuler.

    Des horaires à rotation, des fins de semaine de congé et d’autres mesures de conciliation travail-loisir-famille deviennent primordiales. Le manque actuel d’employés créent une pression à faire travailler davantage ceux qui restent. C’est une roue qui tourne dans le mauvais sens! Il faut planifier davantage, embaucher plus de travailleurs que ce que vous avez réellement besoin et revoir vos conditions de travail.

    De plus, favorisez le travail avec les amis! C’est reconnu, les jeunes aiment travailler en gang. Bien sûr qu’il vous faudra gérer la productivité, mais en favorisant l’embauche par les pairs vous avez plus de chances d’intéresser des jeunes à travailler chez vous. Les programmes de référencement ne sont pas suffisamment généreux ou carrément inexistants dans plusieurs organisations.

    Vos employés doivent devenir vos meilleurs ambassadeurs. Un candidat référé qui a complété sa période de probation vous permet de sauver beaucoup d’argent, en plus de faciliter son intégration et la transmission de vos valeurs.

    Récompensez adéquatement l’employé qui vous a donné cette référence. Les 50 $ généralement offerts aux employés grâce au programme de référencement sont ridicules! Que diriez-vous de 250 $ et plus?



     
  5. INVESTISSEMENT EN ÉDUCATION / FORMATION. Vous aimeriez avoir des jeunes dans votre organisation, payez carrément leurs études ! Des livres d’école, une session de cégep, une session universitaire, un cours de perfectionnement, etc. Il est temps que le secteur du commerce se positionne comme d’autres secteurs d’activités de l’économie en investissant massivement dans le développement de la main-d’œuvre du Québec.

    Fini le discours : Je ne veux pas former mes employés car ils vont quitter dans 6 mois! Ce sont des propos rétrogrades qui contribuent aux problèmes de la rétention de la main-d’œuvre.

    La loi du 1% a été abandonnée pour les entreprises avec une masse salariale de moins de 2 millions de dollars. Et selon nous, ce fut une grave erreur. Il est temps de mettre en place des programmes pour inciter les employeurs à investir en formation de leurs employés et garantir ainsi une meilleure rétention. Les jeunes employés ont horreur de la routine et veulent apprendre de nouvelles choses. Si vous ne le faites pas collectivement, ils abandonneront le commerce pour d’autres types d’emploi.



     
  6. JEUNES AU TRAVAIL. Il faut abaisser l’âge de travailler dans un commerce. On vous attend crier! Quoi ? Faire travailler mon enfant de 13 ans ? ET oui, certains jeunes sont prêts à travailler 6 ou 8 heures par semaine dans un commerce même à l’âge de 13 ans. Trop jeune direz-vous ? Détrompez-vous, certains jeunes de 13 ans travaillent déjà l’été dans le milieu touristique et ils sont plus débrouillards que bien d’autres!

    Les instances gouvernementales (provinciales ou municipales) devraient créer des programmes incitatifs de style subvention salariale pour les moins de 15 ans. Que diriez-vous d’embaucher deux jeunes de 13 ans pour six heures par semaine si leur salaire était financé à 75% jusqu’à 15 ans? Avec des balises précises de rétention et des règles strictes pour limiter les heures afin d’éviter des problèmes scolaires, ce serait une mesure progressive qui donnerait un coup de pouce assuré au commerce de proximité, en plus de favoriser le développement de compétences chez nos jeunes!



     
  7. PARTENAIRES LOCAUX ENGAGÉS. Ça se fait déjà dans certaines régions, mais il est temps que tous mettent la main à la pâte pour favoriser l’emploi local. Les organismes de développement économique doivent faire davantage que d’organiser des salons de l’emploi ou de mettre en relation candidats et employeurs.

    Les campagnes d’ACHAT LOCAL doivent se transformer en campagne pour l’EMPLOI LOCAL. Démontrer les avantages de travailler au centre-ville, mettre en place des programmes incitatifs pour travailler dans un commerce de proximité, créer une certification comme celle de Détail Formation qui incite les employeurs à rehausser leurs pratiques RH, valoriser les employés qui représentent l’image de la rue commerciale, bref bâtir une marque employeur, mais pour l’ensemble du centre-ville!

    Au même titre que certaines municipalités offrent aux nouveaux résidents une enveloppe de bienvenue à l’achat d’une nouvelle maison comprenant des rabais divers dans les commerces locaux, on doit faire la même chose pour inciter des travailleurs à travailler localement. Et parfois, des incitatifs monétaires peuvent devenir attrayants.

    Imaginez que vous avez 16 ans et qu’une fois votre période de probation terminée, les commerçants de la rue St-Hubert se mettent ensemble pour vous offrir une carte-cadeau de 50 $, en plus d’avoir accès à une carte escompte pour magasiner chez eux! Une belle façon de vous remercier d’avoir choisi cette rue commerciale pour y travailler. Vous avez fêté votre 5e anniversaire comme employé? Par exemple, la SDC Centre-Ville Joliette vous rembourse 100 $ sur vos achats de Noël chez les entreprises de son territoire! Vous avez fêté votre 10e anniversaire d’ancienneté dans un commerce du centre-Ville de Granby, la Caisse Desjardins de Granby-Haute-Yamaska dépose 250 $ dans votre compte bancaire pour vous remercier!

    Bref, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais la nécessité d’y réfléchir et de prendre action!

En terminant, chers restaurateurs du Québec, préparez-vous. Travaillez vos menus, vos préparations de tapas, vos sélections de bières et vins, vos cocktails alcoolisés ou non… nous piaffons d’impatience d’aller vous retrouver! À partir de ce soir, nous comptons les dodos…

À mardi prochain!

Pour plus d’informations, consultez notre page web COVID-19 et votre commerce.